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Cette festivité joyeuse et colorée n’aura pas faîte oublier les répétitions que chacun des pays en compétition avaient exécutées au cours des 11 jours précédents. 11 jours et pas un de trop car 41 pays, tout de même, ça fait du monde et du temps exigé. Pourtant, seulement 2 X 20 minutes sont octroyées à chacune des délégations. Comme quoi, il est largement conseillé d’arriver à point sur les planches du Concours. Tout amateurisme ou approximations diverses pouvant être immédiatement sanctionnés. Ou bien encore en raison de scénographies jugées décevantes pour diverses raisons.
Et c’est là qu’interviennent nos fameux bookmakers qui ont préalablement établis des côtes en fonction des paris basés naturellement sur les versions STUDIOS des chansons en présence. Et parfois entre l’audio parfait gavé à l’autotune et aux effets brillants sur la voix et le son du live, il y a comme un « gap « possible. Le Concours Eurovision n’est certes toujours pas un Concours de chant mais on imagine mal le vainqueur du Concours musical le plus connu au monde chanter comme un lapin de 6 semaines.
Comme chaque année, les chances de chacun des pays en piste ont été revues à la hausse comme à la baisse. Et peut-être cette année encore plus que d’habitude.
Pour positiver sur le sujet, commençons par évoquer les TOPS. Les remontées spectaculaires au tableau des parieurs.
Et quelle n’est pas notre surprise de voir que l’un des principaux gagnants de ce jeu ascensionnel est notre représentant français, Bilal Hassani.
12ème avant sa première répétition avec des côtes de 40/1, la France a grimpé jusqu’à la 3ème place des bookies avec des côtes qui sont descendues jusqu’aux alentours des 5/1 ! Certes, la « hype « en ce mardi 14 mai, jour de la 1ère des 2 DF s’est un peu calmée ( Bilal est désormais 5ème à 8/1 environ ) mais de passer d’outsider à favori, ça fait un choc pour les Eurofans français.
Car ce qu’il se passe en la matière pour la France, c’est généralement le contraire comme en 2016 avec Amir et en 2018 avec Madame Monsieur. Partis de la deuxième place pour chuter dès la révélation de leur staging jugé insuffisamment puissante dans les 2 cas.
Sur un plan vocal, le jeune Hassani a considérablement augmenté sa précision soutenu aussi, il faut le dire, par ses choristes cachés en backstage ( oui, c’est autorisé ) dont Emilie Satt, la Madame de Monsieur et co-writer de « Roi ».
Mais la plus grande des surprises fût la mise en scène, pour une fois brillante et réussie. C’est esthétique, émouvant et bien troussé. Elle raconte son histoire mais pas que la sienne. L’idée d’étendre le propos originel tenu dans sa chanson à toute forme de discrimination, d’affirmer que tous les rêves sont possibles à atteindre quelle que soit sa « différence « est ici parfaitement restituée. Pour cela, l’étonnante jeune danseuse américaine Lizzy Howell en surpoids et la danseuse Taïwanaise Lin Ching Lan malentendante font très bien passer le message que tout est possible en dépit des obstacles auxquels elles se sont heurtées en assumant pleinement leur passion pour leur discipline. Tout le monde est bien en place sur cette scène très belle qui servira d’écrin à chacune des performances et une chose est certaine : celle-ci ne sera pas « oubliable ».
Autre top qui fait désormais partie des grands favoris à la victoire : La Suède. Encore et toujours la Suède, oui, encore. Mais comme la France est le pays du fromage, la Suède est LE pays de l’Eurovision où beaucoup en leurs terres en font une religion, un moment dans l’année à part qui doit mobiliser toutes les forces artistiques du pays. Donc, la Suède sait faire et choisit par la bonne grâce du Mélodifestivalen annuel des artistes percutants qui savent tenir la scène et donner le meilleur d’eux-mêmes.
Désormais deuxième avec des côtes autour de 4/1, John Lundvik s’est rapproché du grand favori néerlandais Duncan Laurence. Sa voix, sa présence, ses « Mamas » gospellisantes l’accompagnant avantageusement, devraient lui valoir beaucoup de points de la part des jurys internationaux. Reste à savoir ce qu’il en sera des télévotes, l’autrichien de 2018 dans un style musical équivalent s’étant alors quelque peu ramassé de ce côté-là.
Un pays qui ne cesse de monter, monter encore, et encore plus depuis la Jury rehearsal de ce lundi soir est l’Australie. Le pays est désormais 4ème avec des côtes autour des 7/1 . Mais elle partait de beaucoup plus bas. La chanson opératique est à mon sens de piètre qualité mais sa mise en scène est tout bonnement incroyable. La chanteuse se trouve suspendue au bout d’une longue perche avec 2 partenaires féminines se balançant ostensiblement sur un fond scène représentant l’espace planétaire. Franchement impressionnant. La dame ne doit pas connaître le vertige. Mais comment techniquement tient-elle sur cette drôle de jambe, on se le demande tant l’impression est magique. Eurovision SHOW Contest, on est ici en plein dedans.
Autre poussée spectaculaire : l’Azerbaidjan qui était selon moi largement sous-côtée avec un titre encore écrit par des suédois ( c’est habituel pour les azéris ) et terriblement efficace. Actuellement juste derrière la France aux environs des 11/1. Un chanteur Chingiz qui semble avoir été formé à l’école des bucherons forestiers avec une gestuelle semblant discordante avec son allure générale, ce qui ne manque pas de m’amuser. En tous cas, un très très bon vocaliste avec des aigües à faire pâlir de jalousie nos Obispo en herbe.
On ne peut absolument pas le classer parmi les FLOPS puisqu’il reste 1er chez les bookmakers envers et contre tout(tous) mais le moins que l’on puisse dire est que la scénographie des Pays-Bas n’est franchement pas des plus emballantes. On a joué là la carte de l’intimisme et de la sobriété maximale mais la scène sombre, le piano électrique très moche et le costume du chanteur comme s’il partait faire ses courses à la supérette du coin, cela peut laisser circonspect. Mais voilà, il a selon moi la meilleure chanson du Concours, sa voix est absolument superbe et nul doute que les bookmakers doivent penser comme je pense.
Concernant les FLOPS, obligé d’évoquer mon chouchou 2019, le Suisse Luca Hänni dont le staging a forcément déçu les observateurs tant on était nombreux à avoir pleinement adhéré à l’ambiance de son clip « She got me » et qu’implicitement on espérait la voir retranscrite sur l’espace de la scène de Tel Aviv.
Or, il n’en est rien, la direction artistique choisie par la suédoise Sacha Jean Baptiste ( habituée à travailler pour des délégations à l’Eurovision comme celle de Chypre 2018 arrivée seconde ) étant à des années-lumière de l’atmosphère années’20 constatée dans la vidéo du jeune artiste. Certes, le tableau chorégraphique baignant dans des tons d’un rouge vif et flamboyant semble tout à fait esthétique mais il n’y a plus ce charme ( et ce chapeau ! ) qui avait séduit bien des Eurofans. On se retrouve avec du Pokora basique, bien fait, bien exécuté mais somme toute assez banal. Et la tenue de Luca semblant sortir tout droit d’une salle de répétition de danse peut aussi laisser perplexe. Du coup, redescente auprès des bookmakers à la 8ème position lui qui avait majestueusement grimpé jusqu’à la 2ème ! Trop sévère tout de même car le morceau reste diablement efficace.
Un vrai flop est celui de Chypre. Là où sans doute la différence entre le rendu audio et la vérité du LIVE est la plus spectaculaire. Car la chanteuse Tamta n’est pas du tout Céline Dion. Sa voix ne résonne pas très juste et c’est gênant. Dommage car le titre est plutôt puissant et bien produit mais quelque chose a ici du mal à fonctionner. Tout comme les bookmakers qui l’ont méchamment faîte chuter à la 12èmeplace, je suis dubitatif quant à son sort en finale. Passer de 14/1 à 40, dur dur pour la chanteuse d’origine géorgienne.
Autre déception et non des moindres : l’Italie. Mahmood classé 1er des OGAE ( les fans-clubs européens du Concours ) n’arrive pas vraiment à convaincre les observateurs et journalistes présents sur place. Une mise en scène qui semble un peu brouillonne et le sentiment global qu’on n’a pas là le gagnant 2019. Sa chanson « Soldi « gagnante du festival de San Remo en février dernier, après être montée à la 3ème place des bookmakers, est aujourd’hui classée 7ème aux alentours des 15/1. Cependant, elle reste l’une des gagnantes les plus souhaitables pour l’image du Concours car c’est un titre qualitatif et un gros succès de l’autre côté des Alpes.
Enfin, je citerai parmi les Flops la Russie et c’est étonnant car beaucoup s’attendaient au contraire que la scénographie de la Star de l’Est européen Sergey Lazarev ( 3ème lors du Concours 2016 ) allait faire des étincelles. Certes, c’est tout sauf un échec mais ce jeu de miroirs avec des Sergey en pagaille n’est pas forcément la trouvaille du siècle. Lui en revanche est un des meilleurs chanteurs du Concours et il pourrait donner des cours de justesse et de puissance à la Tamta précédente. 2ème des bookmakers avant le début des répétitions, le chanteur est toujours 3ème certes mais à des côtes avoisinant les 7 ou 8/1 quand il était proche des 3. Et surtout, rares sont ceux qui l’imaginent victorieux samedi soir en dépit de son épique et symphonique « Scream » pourtant chantée à la perfection.
En résumé, la victoire la plus probable semble devoir se jouer entre les Pays-Bas et la Suède. Mais à l’Eurovision, rien n’est jamais certain. Donc l’espoir demeure pour tous.
Et même pour Bilal Hassani.
Gilles Hébert.
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Il y a : 0 Commentaires | Par : Nico |