News Koh Lanta le choc des héros

Interview EXCLU du concepteur et producteur des jeux de Koh Lanta

Pour ce deuxième Koh-Lanta événementiel, Yann Le Gac, concepteur et producteur des jeux, a été confronté à de nouvelles contraintes dans l'élaboration et le déroulement des épreuves. Il raconte les adaptations mises en place et les surprises réservées par la présence de sportifs aguerris dans l'aventure.

Comment les jeux ont-ils évolué ?
Chaque année, nous gardons les fondamentaux mais nous essayons également de renouveler les épreuves et d'intégrer des nouveautés. La présence de sportifs de haut niveau a beaucoup changé les contraintes. Nous étions face à des individus extrêmement entraînés, physiquement et mentalement. Nous nous efforçons toujours de créer des épreuves qui laissent les mêmes chances à l'ensemble des candidats. Nous avons souvent un grand problème de confrontation hommes/femmes. Quelle que soit l'épreuve physique, généralement un homme prend l'ascendant sur une femme, à l'exception des jeux d'endurance ou d'équilibre où nous nous sommes aperçus que la tendance s'inversait. Cette année, j'ai été particulièrement surpris par la force physique des femmes dans l'équipe des sportifs, notamment au niveau des bras. Un atout qui manque cruellement aux autres candidates.

Avez-vous observé des différences dans la façon d'aborder les jeux?
Les sportifs portent un regard technique sur tous les éléments du terrain et du décor, c'est-à-dire qu'ils sont très attentifs aux règles et sont à la limite de la suspicion quand ils arrivent sur un jeu. Ils ne pardonnent rien et vérifient tout : la hauteur des obstacles, les faux départs... Les candidats lambda ne portent pas le même regard.

Comment avez-vous apaisé leur méfiance ?
Pour éviter toute suspicion, quand il y avait deux parcours, nous leur laissions la possibilité de préférer l'un ou l'autre. Si il y avait une charge à porter, ils pouvaient la soupeser avant de choisir. Nous misons sur une équité totale, ce qui pose un grand souci notamment pour les parcours naturels, majoritaires dans Koh-Lanta. Quand les candidats passent à travers les arbres et les racines, il est très difficile de trouver un parcours symétrique. C'est la même chose pour les épreuves aquatiques où il faut que les candidats réalisent l'épreuve avec la même hauteur d'eau.

Vous ont-ils posé des questions particulières ?
Gagner ne leur suffisait pas. Bizarrement, leur première réaction était de savoir s'ils avaient battu un record. J'avais du mal à leur expliquer qu'il y avait beaucoup de jeux où il était impossible de comparer les difficultés du terrain d'une année sur l'autre.

Avez-vous été surpris par d'autres comportements ?
Une autre caractéristique amusante est qu'ils s'échauffaient avant chaque jeu comme dans une compétition, ce que les candidats ne font jamais habituellement. Ils faisaient des exercices d'assouplissement, des tractions et des flexions pendant que les autres attendaient simplement le départ !

De quelle façon avez-vous tenté de surprendre ces compétiteurs aguerris ?
Nous avions des candidats expérimentés dans les deux sens du terme : les sportifs d'un côté, très entraînés et avec un mental à toute épreuve, et de l'autre, une équipe d'aventuriers rompus à Koh-Lanta. Le niveau physique était très au-dessus des éditions précédentes. Nous avons donc adapté les jeux avec l'idée de les cueillir dès le début de l'émission. Nous voulions les mettre dans des conditions extrêmes pour qu'ils finissent les épreuves avec des visages marqués par la fatigue, par la boue ou avec leurs vêtements trempés. On peut essayer d'imaginer leurs réactions sur le terrain mais il est difficile d'en être certain.

Quelle est la part tactique et la part physique pour gagner un jeu ?
Elle est fonction du candidat. On peut avoir un candidat physiquement très bon, comme Romuald (ndlr : Koh-Lanta, le retour des héros), très fort physiquement mais qui s'emmêlait dès qu'il y avait des cordes. Je dis souvent aux candidats de Koh-Lanta que le physique compte autant que la tête dans les épreuves. C'est surtout valable en individuel car chacun joue sa peau mais également en collectif, car une erreur tactique de l'un d'entre eux entraîne le reste du groupe. Les jeux sont pensés et conçus pour responsabiliser tout le monde. Si l'un commet une erreur, c'est toute l'équipe qui va en subir les conséquences.

Les anciens héros de Koh-Lanta ont-ils bénéficié de leur expérience ?
Ce qui est surprenant dans cette aventure et qui fait la force et la beauté de ce programme, c'est que même les candidats ayant déjà vécu cette aventure se font surprendre. Ils connaissent par cœur ce qui les attend et notamment la difficulté du huis clos, de la fatigue et du manque mais malgré tout, ils replongent ! Les sportifs connaissaient l'émission mais ils pensaient peut-être qu'en tant que personnalités, ils bénéficieraient de privilèges. Ils imaginaient sans doute davantage de confort et un traitement de faveur. Ils se sont fait surprendre parce qu'il n'y en a pas. On ne réalise pas ce qu'ils vivent. Finalement, les épreuves sont leur seule fenêtre. Quand ils reçoivent un message pour partir sur les jeux, ils savent qu'ils vont quitter leur île et enfin voir autre chose.
Karelle BOURGUEIL de TF1, merci à notre partenaire TVNEWS

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Par : Nico

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